FLORES, un secret bien gardé d’Indonésie
Etre à l’écoute de son instinct et suivre son intuition ; telle est ma devise depuis toujours quand il s’agit de partir à la découverte de nouvelles destinations. Etaler une carte sur la table à manger, souligner les villes avec un feutre fluo, encercler les zones inexplorées avec un stylo de couleur rouge ou tout simplement, ouvrir Google Maps pour faire un zoom pour mieux appréhender chaque recoin de la destination tant rêvée : mon instinct de globe-trotteur m’a toujours guidé jusqu’au bout de mes envies. Si le curseur de souris s’est bloqué dans la zone « Indonésie » cette année après plusieurs semaines de recherche acharnée, il s’est néanmoins éloigné de Bali et s’est arrêté sur l’île de Florès, un coin de paradis encore méconnu à 1h30 de vol de l’île des Dieux. Je me suis donc précipitée pour suivre mon curseur (et mon destin !) afin de découvrir ses trésors cachés lors d’une traversée de dix jours passant par parcs nationaux, plages paradisiaques, villages perdus et volcans bouillonnants.
Un héritage très présent
Outre le nom de l’île qui vient du portugais (signifiant « fleurs »), c’est avant tout son héritage chrétien qui témoigne encore et toujours de la colonisation portugaise. En effet, cette petite île de 360 km de long connaît une population majoritairement catholique (90%, en rappelant qu’ils seraient environ 3% dans tout le pays, l’Indonésie étant le pays au monde comptant le plus de musulmans). Elle est parsemée d’églises, de chapelles et de lieux de pèlerinage ce qui lui donne un charme hors du temps. Les villages vivent aux mélodies des religions : alors que le muezzin lance son appel à la prière à l’aube pour les fidèles de l’islam, les églises se remplissent dès 6h du matin pour la première messe de la journée.
"C’est bien ce mélange à la fois surprenant et harmonieux qui domine l’île de Florès, dans tous les sens du terme"
Mosaïque de surprises
C’est bien ce mélange à la fois surprenant et harmonieux qui domine l’île de Florès, dans tous les sens du terme. Ici, plages de sable blanc cohabitent avec montagnes rocheuses, et on y croise singes, poissons-clowns et même quelques dragons... Détrompez-vous, il ne s’agit pas d’un mythe du dragon soufflant du feu et vivant dans une grotte à quelques pas des villageois, mais d’un spécimen bien réel (cependant très rare), connu comme la plus grande espèce vivante de lézard au monde. Ce sont eux, les dragons de Komodo qui règnent sur les petites îles de Komodo et Rinca, sur la côte occidentale de Florès. Côté légendes, il faut aller jusqu’à Ruteng, sur la route TransFlorès pour y visiter la grotte Liang Bua, qui aurait abrité « l’homme de Florès » dont les restes ont été découverts il y a à peine dix ans. Cette trouvaille anthropologique de la version naine de homo erectus a bouleversé les scientifiques et elle a inspiré les villageois à transmettre quelques curieuses histoires sur ces petits hommes, qu’ils perpétuent avec fierté depuis des siècles.
Florès, terre des volcans
S’il y a un lieu sur Florès qui regorge d'histoires plus mystérieuses les unes que les autres, c’est sans doute le Kelimutu, volcan sacré de 1 639 m situé au centre de l’île. Selon les locaux, ses trois lacs de cratère aux couleurs variées offriraient une dernière demeure aux esprits après la mort... La magie opère dès le lever du soleil mais le spectacle ne dure que quelques heures, en fin de matinée les nuages et le brouillard enveloppent progressivement le sommet du volcan et ses trois lacs laissant les esprits se reposer en paix. Un réveil très matinal (4h30) s’impose donc pour admirer la vue et contempler le silence, mais les efforts sont largement récompensés par l’un des plus beaux paysages que je n’ai jamais vus lors de mes nombreux voyages. Subjuguée par cette merveille de la nature, c’est donc avec enthousiasme et détermination que je décide de grimper en haut du volcan Egon (1 703 m), à proximité de la ville de Maumere sur la côte Est de Florès. Beaucoup moins visité et bien plus difficile d’accès, Egon est « l’enfant terrible » de l’île avec des éruptions régulières qui menacent sérieusement la population locale. Pour assouvir sa faim (et ses désirs), les villageois lui offre de quoi calmer son appétit : riz, légumes, poules... En arrivant au cratère (après deux heures et demie de montée), l’épais nuage de fumée et l’odeur de soufre me transportent dans une toute autre dimension, comme si j’étais sur la Lune, seule au monde...
Pourtant, Florès m’a prouvé tout l’inverse : je ne me suis jamais sentie aussi bien accueillie et aussi bien entourée que sur cette petite île indonésienne un peu oubliée. Le sourire et la générosité de ses habitants dépassant la barrière de la langue sont le meilleur gage d’une aventure humaine hors pair.
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